• Tout d'abord le choix du sac 

 C’est l’essentiel et il faudra le choisir avec attention.

Il faut trouver le bon rapport entre confort/légèreté/accessoirisation minimum.

Pas facile tout ça et c’est surtout très personnel. Prenez le temps de bien essayer au magasin et en charge.

Choisissez un modèle simple. Evitez les sacs multi-poches, plein de sangles et larges. La forme doit être plus haute que large. Une poche à eau dorsale et une ou deux poches dans le rabat suffisent amplement. Niveau accessoires pas besoin de grand chose : plus c’est simple et mieux ça fonctionne et plus c’est léger aussi…

Il faudra au minimum 2 porte piolets dignes de ce nom, le reste des sangles, poches à crampons, etc… étant souvent des gadgets superflus.

Et enfin oubliez les gros litrages qui sont réservés aux treks et expéditions… Je vois parfois des clients arriver avec des sacs de 70 litres pleins pour une course de 2 jours avec 1/2 pension en refuge! Donc pour l’alpinisme estival un sac de 30 litres maximum offrira un compromis idéal. A vous ensuite de ne pas le remplir de choses inutiles…

À titre d’exemple j’utilise régulièrement le Burn Pack de chez Black Diamond. Il fait 26 litres. Il offre un bon rapport poids/confort avec ses 900 g. Il possède 2 poches dans son rabat, 2 portes piolets, une petite sangle de compression et deux petites poches filets sur les cotés qui sont pratiques. Aujourd'hui il est remplacé par le sac AXIS 24.

Un clic sur les images vous permettra d’en admirer tous les détails...

• Ensuite tout le matériel et les vêtements nécessaires et qu’il faut faire tenir dans ce sac de 26 litres !
  

Il y a ici tout ce qui est nécessaire pour une course classique de type rocheuse avec une approche glaciaire ( traversée des arêtes de la Meije, par exemple ), matériel technique compris.

Ça fait beaucoup, non ? Et pourtant tout ça tient largement dans mon sac…

Le tout étant de ne rien prendre de superflu et d’optimiser un peu certaines choses:

Bon je vous prévient tout de suite, on est d’accord, on oublie et on laisse à la maison les trousses de toilettes, serviettes et autres crèmes hydratantes !  Tout au plus quelques lingettes nettoyantes ferons l’affaire et la douche au retour ne sera que plus appréciée !

• Le fond de sac, l’indispensable !
  

C’est ce que vous devez toujours avoir au fond de votre sac. Ça ne pèse pas lourd et ça peut rapporter gros !

- Carte 1/25000 du massif et boussole, dans un « Zip-lock » étanche

- Une doudoune

- 6 / 8 mètres de cordelette avec un couteau (qui coupe !… ce petit Petzl par exemple se porte sur un mousqueton si besoin) et un crochet à Abalakov.

- une pharmacie pour la cordée (détail ci-dessous).

- un moyen de communication ( à noter que l’Iphone, en plus d’affirmer votre coté « Geek », est un excellent GPS grâce à l’application « Iphigenie »  qui pourra vous sortir d’une situation scabreuse, si vous avez préparé un minimum votre coup… La carte et la boussole restent néanmoins indispensables ! )

• Le détail de la pharmacie :
  

Dans une petite housse appropriée : adapter la quantité selon le nombre de jours. Sur la photo on peut voir la pharmacie pour 2 journées :

- Quelques médicaments classiques pour les maux de tête, de ventre, diarrhées, etc… Profitez d’une visite chez le médecin pour voir avec lui ce qui est nécessaire. Déconditionnez des boites pour prendre juste le nécessaire et rangez les plaquettes dans un « Zip-lock », avec la notice de chaque médicament maintenue par un élastique sur chaque plaquette.

- Antiseptique classique en dosette et collyre en dosette également

- Pansements grande taille et Compeeds

- une bande « nylex » large et une bande type contention

- Quelques compresses stériles et deux écharpes stériles

- une paire de gants de protection et bien sur une couverture de survie

Cette petite pharmacie devrait vous suffire à à palier à quasiment toutes les situations…

• Les vêtements techniques :
  

Je pars généralement de la voiture directement avec mon pantalon, ça m'évite de le porter dans le sac, même si des fois j’ai un peu chaud en bas… Evitez les gros pantalons en Gore-tex. La plupart du temps en été un pantalon dit « Softshell » ou « Windstopper » suffit amplement.

Ensuite je porte un tee-shirt respirant à manches longues et une polaire thermique en « Powerstech » assez chaude. Si températures annoncées sont froides ou pour une course en altitude je prends un rechange de tee-shirt et un collant thermique dans le sac pour le lendemain.

Puis comme montré sur la photo j’ai une doudoune en plume en fond de sac. La plume à l’avantage d’être chaude, légère et très compressible. Comptez par exemple moins de 450 grammes pour ma doudoune Patagonia, qui est d’une bonne isolation thermique.

Et puis la veste de protection : j’ai trouvé chez Eider la Solan jacket. C’est comme un K-Way, mais elle est en membrane respirante, coupe vent, relativement imperméable et surtout très léger et compressible avec ses 250 grammes! Elle convient tres bien dans 90% des conditions météo estivales. Si les conditions annoncées sont mauvaises (mais alors je vois pas ce que je ferais en haute montagne ?…) je remplace cette veste par une Gortex 3 couches plus étanche et d’environ 500 grammes. À noter une belle evolution des membranes ces dernières années, presque toutes les marques font maintenant des vestes en 3 couches pour moins de 300 grammes !

Enfin un petit sac étanche bien pratique et hyper léger pour mettre le rechange éventuel, les gros gants, la doudoune. Comme ça, même si il y a un déluge pour monter au refuge je suis sur d’avoir du sec en arrivant…

Une paire de bonnes lunettes de soleil complétées par un masque en haute altitude. Puis une paire de gants fins et une paire chaude auquel je rajoute une paire de grosses moufles en doudoune  pour les courses en haute altitude.

• Le matériel technique :
  

Là aussi il faut optimiser un peu pour gagner du poids et du volume :

- Le casque ultra léger : le Météor III de chez Petzl par exemple ne pèse que 230 grammes et il est super confortable !

- Les crampons : dans la plupart des courses de neige peu techniques il n’est vraiment pas nécessaires d’avoir des crampons de compétitions de Dry-tooling ! D’ailleurs des crampons 10 pointes comme les Irvis de chez Petzl font tres bien l’affaire avec leurs 800 grammes environs. Si c’est un peu plus technique il faudra prendre des 12 pointes comme les G12 de chez Grivel, forcement un peu plus lourds… Les housses à crampons du commerce sont généralement démesurément lourdes ! Oubliez les au profit de vos guêtres qui feront parfaitement l’affaire!

- Le piolet et les bâtons : les derniers piolets sortis ont un niveau de performance exceptionnel pour un poids modéré… J’utilise et apprécie particulièrement le Summit de chez Petzl. Enfin les barons télescopiques, indispensables si vous voulez courir la montagne jusqu’à vos plus vieux jours! Ces dernières années ont vu apparaître une nouvelle sorte de bâtons :  les bâtons repliables. C’est tres bien, plus solides, plus léger et ils se rangent entièrement et facilement dans le sac pour ne pas gêner l’escalade. Le top à ce jour sont surement les Ultra distance de chez Black Diamond : 270 grammes en 120cm !

- Le baudrier : là aussi selon les modèles on gagne du poids, mais surtout du volume. Le premier est un Hirundos de chez Petzl, très bon rapport lègerté/confort. A reserver pour les courses technique : relais pendus, rappels… Et si il n’y a pas besoin d’être trop suspendu je prends un Couloir de chez Black Diamond: 230 grammes et il se range dans un tout petit sac !

- Et enfin sur le matériel on gagne aussi : nouveaux mousquetons deux fois plus légers, sangles et cordelette Dyneema fines, dégaines hyper légères, poulie-bloqueurs Micro-traction idem…

• Votre sac est fait :
  

Voila, on a fait le tour…

A vous de ranger tout ça intelligemment dans votre sac… Les choses les plus lourdes se placent au plus près des reins, de manière à avoir le portage plus confortable et moins de déséquilibres. Laisser sur le haut les choses nécessaires qui doivent être accessible au cours de la journée.

Je promet qu'il n'y a pas de trucage! L’ensemble du matériel de la première photo rentre parfaitement dans le sac!

Le casque peut rester dehors, suspendu au piolet et attaché pour ne pas qu’il bouge. Si besoin on pourra même ranger le baudrier dans le casque ( attaché …!) pour gagner un peu de place…

La corde enfin sera lovée en rond assez grands et sera portée sur le sac.

Si vous regardez bien la photo ci contre, il reste pile la place pour le casse-croute et une bouteille d’eau d’un litre.

Cette petite démo en photo de la manière dont votre Guide fait son sac et terminée. J’espère ne pas vous avoir perdu en route et que cela pourra vous etre utile…

N’oubliez pas que vous pouvez retrouver les listes du matériel nécessaire à votre sortie sur cette page.

Bonnes courses !